- Collection Juste entre nous
- Photographies : Harry Gruyaert
- Texte : Brice Matthieussent et Harry Gruyaert
- 128 pages
- Format 14 x 19 cm
- Couverture souple
- 32 photographies couleur
- Français
- ISBN : 978-2-492696-16-9
- 20 €
Depuis quelques décennies, Harry Gruyaert est sans doute le plus célèbre photographe coloriste. Né à Anvers en 1941, passionné de cinéma depuis toujours, c’est cependant dans la photographie qu’il fait carrière, rejoignant l’agence Magnum en 1981.
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LE LIVRE
Brice Matthieussent, écrivain, critique et traducteur, est l’ami de Harry Gruyaert depuis bientôt quarante ans.
De leur complicité naissent des échanges mêlant souvenirs marquants – la Belgique en noir et blanc, puis en couleurs, la découverte du Maroc, de l’Inde, des États-Unis, de la Russie, de l’Afrique – anecdotes étonnantes ou émouvantes, humour et ironie, admirations, et surtout les traces d’une farouche énergie, d’une volonté de découvrir des paysages nouveaux, des modes de vie différents et toutes les potentialités de ce médium inexploré qu’était la photographie couleur il y a une cinquantaine d’années.
Chaque chapitre consacré à un pays ou à une pratique photographique explorée par Harry Gruyaert – la mode, l’industrie, le théâtre, les scènes de rue, les paysages, etc. – débute par l’évocation d’une image iconique de Gruyaert liée à ce sujet précis, avant de mêler la biographie à des réflexions passionnantes sur l’œuvre d’une vie et, bien sûr, sur la photographie de cet immense coloriste.
« Comme par magie… Harry est belge et, c’est connu, la Belgique est la seconde patrie du surréalisme. Le grotesque, l’absurde, l’incongru le ravissent en effet. Il aime la peinture grimaçante de James Ensor, la mélancolie et l’inquiétude des tableaux de Léon Spilliaert. Il a fait une célèbre photo d’un tableau de Magritte contemplé par un homme au crâne chauve et une femme à lunettes.
Je crois donc avoir résolu l’énigme : mon trouble face aux photos de Harry, c’est le même que devant Ensor ou Spilliaert, Magritte ou Delvaux, ces symbolistes ou ces surréalistes à la recherche des champs magnétiques célébrés par André Breton. Mon trouble venait de la belgitude ! Mais voilà : Harry est l’ami le plus jovial, le plus companionable, comme disent les anglophones, du monde.
Chaleureux, courtois, drôle, blagueur, aimant raconter et entendre de bonnes histoires… jusqu’au moment où il vous fait part de « la coïncidence incroyable » qui vient de lui arriver. Et là, je doute à nouveau : le surréalisme dynamite soudain toutes les lois de la statistique ; cette chose « incroyable » qui vient de lui arriver ne peut arriver à personne, sinon à lui.
Le monde et les couleurs voluptueuses qu’il en tire dans ses images, cet ordre confortable et séduisant, tout cela vole en éclats, ou plutôt, est insidieusement contesté, miné par les coïncidences qui rythment l’existence d’Harry Gruyaert et infusent cette nuance de trouble dans ses images lumineuses, créent cette légère inquiétude qui, pour moi, leur accorde toute leur profondeur.
Comme Harry le dit lui-même : « Il faut se méfier des gens qui ne se contredisent jamais. »
Brice Matthieussent, extrait.