- Parution 10 avril 2025
- Photographies: Vincent Jendly
- Textes: Aurélien Delpirou et Vincent Jendly
- Design: Nicolas Polli
- 76 photographies, bichromie
- 144 pages sur trois papiers différents
- 22,6 x 30,5 cm
- Couverture souple sous jaquette vinyle imprimée en sérigraphie
- Français/anglais
- 55€ — 200€
- Ce très bel ouvrage réalisé sous l’œil expert d’Ufuk Sahim et avec soins par l’équipe de Mas Matbaa a reçu le soutien de : Pro Helvetia, de la Loterie Romande, du Château Coquelle, du Canton de Vaud, de la ville de Lausanne et du Centre Culturel Suisse – Paris.
Dans les fouilles du futur, est-ce ce qui va rester de nous ? Des fossiles de vache et un millimètre de particules noires ?
Profitez d’un prix préférentiel jusqu’à parution et recevez votre livre signé par l’artiste !
Attention ce livre est à l’image du territoire qu’il montre : il salit et se salit avec le temps !
« En découvrant le port de Dunkerque, les pieds dans la boue de charbon, j’ai eu l’impression de fixer une sombre figure du passé, surgi du temps de la révolution industrielle. J’avais devant moi un paysage recouvert de mélasse et de poussière noires, brutal et crasseux, transformé à l’extrême, une incarnation sombre et spectaculaire de l’anthropocène, cette « ère de l’humain », une de ces visions qui suggèrent un effondrement imminent, avec des allures presque apocalyptiques ».
→ Jusqu’au 3 mars 2025:
Le livre «One Millimeter of black Dirt» signé
au tarif de 50 € 55€
Une édition limitée à 30 exemplaires
Commandez votre livre signé par Vincent Jendly + un tirage 14 x 18 cm (image de couverture) numéroté de 1 à 30 et signé, tirage Photo Pigmentaire (Fine Art) sur Canson Baryta Prestige 110 € 130 €
Ajouter au panier
Un tirage de tête disponible parmi 3 disponibles
Commandez votre livre signé par Vincent Jendly + un tirage 22 x 28 cm, numéroté de 1 à 5 et signé par l’auteur, tirage Photo Pigmentaire (Fine Art) sur Canson Baryta Prestige – 200 € 250€
Le livre
«Le travail photographique ici présenté par Vincent Jendly offre un témoignage exceptionnel sur un site qui l’est tout autant : la zone industrielle du Grand port maritime de Dunkerque (département du Nord). Créée à l’initiative de l’État français à la fin des années 1960, elle est un emblème des politiques d’aménagement du territoire, qui visent alors à moderniser et à « rééquilibrer » la France dans le contexte de croissance économique, urbaine et industrielle des Trente Glorieuses. Cet immense complexe est dédié à l’industrie lourde et accueille notamment une usine pétrochimique, une cimenterie et surtout l’une des plus grandes usines métallurgiques d’Europe».
«À Dunkerque, en particulier, la faible profondeur des eaux et la présence de bancs sableux parallèles à la côte conduisent à la construction de nouveaux bassins et écluses, susceptibles d’accueillir des navires à grand tirant d’eau. Le 3 mars 1972, le premier ministre Jacques Chaban-Delmas inaugure l’écluse Charles de Gaulle, qui peut accueillir des bateaux de 100 000 tonnes. Trois ans plus tard, l’achèvement du Port-Ouest permet de recevoir des pétroliers de 300 000 tonnes. La digue du Braek, longue bande de bitume de 7 kilomètres, sépare désormais la mer du Nord des bassins minéraliers, où les bateaux peuvent décharger leur cargaison au pied des différentes unités industrielles, dont le fleuron est alors l’aciérie Usinor. Comme une frontière entre un ordre naturel des choses et une artificialisation extrême du territoire».
«le paysage local est toujours dominé par l’immense (7 kilomètres carrés) aciérie Arcelor Mittal (qui a pris la suite d’Usinor) ; elle réalise à elle seule un tiers de l’activité dunkerquoise.
Cette usine géante constitue l’objet principal, mais non exclusif, des photos rassemblées ici. Leur puissance évocatrice tient d’abord au fait de rompre avec une certaine représentation, souvent enjolivée et stylisée, de l’esthétique industrielle…»
«Vincent Jendly nous plonge, sans effet ni filtre, avec une forme assumée de brutalisme incarnée par le choix du noir et blanc, au cœur même des dispositifs de production, au plus près des machines – là où même les hommes doivent se réfugier derrière des abris vitrés.
En témoignent, par exemple, les photos spectaculaires sur les différentes étapes de la production de l’acier : importation (un minéralier se rapproche au loin) ; transformation en fonte liquide dans les hauts fourneaux (qui évoque presque une éruption volcanique) ; production d’acier liquide dans les convertisseurs, ces machines étranges et inquiétantes où de l’oxygène est soufflé pour réduire la teneur en carbone».
«Comme Vincent Jendly l’écrit dans son texte de positionnement, les sites industriels de Dunkerque peuvent être considérés comme relevant de l’« anthropocène ». Depuis que le chimiste Paul Crutzen (Prix Nobel 1995) a popularisé cette notion au tournant du siècle, son usage s’est rapidement diffusé dans la communauté scientifique puis dans la société. Au terme d’un processus très officiel d’instruction du dossier entamé il y a quinze ans, l’Union internationale des sciences géologiques a toutefois exclu en avril 2024 l’inscription de l’anthropocène comme période géologique à part entière, l’estimant trop limitée pour entrer dans le classement des subdivisions géologiques».
«Il est pourtant peu contestable que les activités humaines, telles que l’industrialisation, l’urbanisation, l’exploitation des ressources naturelles ont modifié de manière significative les processus biologiques et écologiques de la planète».
Dunkerque, laboratoire de l’anthropocène
Par Aurélien Delpirou, maître de conférences en géographie à l’École d’urbanisme de Paris, extraits.
Vincent Jendly est né en Suisse en 1969 et vit à Lausanne. Photographe depuis 2009, il a réalisé une première série sur la ville de New York de 2009 à 2012. Ce travail a fait l’objet de plusieurs expositions monographiques en Suisse et en Europe. La série a donné lieu à un ouvrage monographique publié en 2013 (New York, Arnaud Bizalion Éditeur), lancé au Musée de l’Élysée à Lausanne. Sa deuxième série, Sharks, documente la réhabilitation d’un bâtiment emblématique des services publics à Lausanne; elle a été présentée au Musée de l’Élysée lors de l’édition 2013 de la Nuit des Images.
Lux in Tenebris a été réalisée entre 2015 et 2020. La série propose une immersion intime dans le monde de la mer. Elle a été présentée pour la première fois lors de la biennale internationale Images Vevey en septembre 2020 (exposition personnelle). En août 2021, la série a été présentée à la biennale Images Gibellina en Sicile (exposition personnelle) et en septembre au Musée de la Photographie à Charleroi, Belgique (projection personnelle). La série a donné lieu à un ouvrage monographique publié en 2022 (Lux in Tenebris, Éditions Images Vevey), lancé lors de la biennale Images Vevey en 2022. En 2023, ce livre remporte le Prix de l’Académie de Marine de Paris et le Prix HIP du livre de photographie francophone.
One millimeter of black dirt, and a veil of dead cows est le dernier projet du photographe. Suite logique de la précédente série de Vincent Jendly sur le monde de la mer et des ports, celle-ci aborde la notion de l’Anthropocène. Elle a été réalisée en 2021 et 2022 dans le port français de Dunkerque. La série donne lieu à un ouvrage monographique publié en 2025 chez André Frère Éditions.