- Collection Juste entre nous
- Photographies : Paolo Roversi
- Texte : Christian Caujolle et Paolo Roversi
- 96 pages
- Format 14 x 19 cm
- Couverture souple
- 32 photographies couleur
- langues : français
- ISBN : 978-2-492696-12-1
- Parution novembre 2022
- 19,50 €
- Édition limitée 200 €
Paolo Roversi et Christian Caujolle se rencontrent et s’entretiennent sur ce qui leur tient le plus à cœur : la photographie.
Au début, cela n’a pas été facile. Le Covid 19 nous a empêchés de nous voir en face à face et nous avons dialogué par écrans interposés, ce que ni l’un ni l’autre n’aimons et qui ne se prête guère au type d’échange qui est la règle, la base et l’envie de ces discussions.
UNE ÉDITION LIMITÉE À 50 EXEMPLAIRES
Commandez votre livre signé par Paolo Roversi et Christian Caujolle + un tirage* 13,5 x 16,8 cm. Tirage Photo Pigmentaire (Fine Art) sur Hanemühle – 200 € ÉPUISÉ!
*Image de Natalia Vodianova ayant fait la couverture du Nº15 de la revue Égoiste
Le livre
Si on le connaît surtout pour ses photographies dans le domaine de la mode, Paolo Roversi n’est surtout pas photographe « de » mode. Ce grand connaisseur de la photographie – qu’il collectionne avec un goût très sûr –, cet amateur, au plus beau sens du terme, de livres qui, dès sa jeunesse l’ont familiarisé avec les classiques comme avec les auteurs de sa génération, est photographe, tout simplement.
Il considère chaque photo comme un « portrait », qu’il s’agisse d’un visage, d’une robe, d’un paysage ou d’une cafetière, et affirme sa passion pour August Sander, Diane Arbus ou Richard Avedon. Et évidemment Robert Frank dont il fut proche. Simplement parce qu’il cherche à « placer au centre du monde » ce qu’il photographie, qu’il s’efface pour pouvoir éliminer et épurer au maximum. Avec une grande élégance.
Dès la première rencontre physique sur la terrasse du Studio Luce. Retrouvailles complices, échanges, partage. Et toujours cette bonne humeur élégante, ce sourire qui plisse au coin des yeux, ce rire fréquent et jamais haut, une forme de prédestination au bonheur comme une décision de vie. On sent à chaque instant une exigence, par nécessité et, tout aussi forte, l’indispensable liberté qui ouvre les portes. Le rythme est souple, musical, à la fois ferme dans ses convictions et jamais arrogant. Français parfait et précis pour le plus italien des parisiens, ou, peut-être, le plus parisien des italiens. Peu importe, d’ailleurs. Oui, une évidente élégance.
Comme, plus tard, dans son appartement lumineux au dernier étage d’un bel immeuble. Un univers habité, ni en désordre ni vraiment rangé, surtout pas arrangé. Un monde de livres, dès l’entrée et dans presque toutes les pièces. Des livres de tous types, poésie, roman, philosophie, littérature, photo évidemment, livres d’art et de remarquables exemplaires reliés de belles éditions anciennes– vu une originale de Paul et Virginie, un ouvrage de 1776 sur l’Italie avec des aquarelles magnifiques ou un exemplaire des Œuvres complètes de Jules César – qui viennent de son épouse, Laeticia, ancienne top model descendante des imprimeurs typographes Firmin Didot.
Un monde de photographies, partout, dans toutes les pièces, au mur ou sur des rangements en bois à croisillons. Peu de photographies du maître des lieux, finalement, mais beaucoup de pépites, de Robert Franck – beaucoup – à Diane Arbus – dont le si rare autoportrait enceinte – à Kertész – un petit tirage inédit d’une vue de Paris –, plusieurs Shoji Ueda ou Louis Faurer. Et tant d’autres, mêlés à quelques photos de famille.
Face à un mur entièrement couvert de photographies, bouleversant, un Lucio Fontana blanc, d’un format inhabituellement grand, très pur d’une seule entaille verticale. On aperçoit, dans une bibliothèque dont les portes vitrées protègent des livres particulièrement précieux, un petit paquet, emballage des tout débuts de Christo. D’autres peintures au mur, dont une d’un ami. Ici, rien n’est décoration, on vit dans un environnement où l’art trouve tout naturellement sa place pour que l’on vive avec lui. On le respire.
La parole est fluide, les émotions et les souvenirs reviennent, les convictions, les commentaires, sans affectation. On se parle. Juste entre nous.
Christian Caujolle.